Le harcèlement scolaire est un fléau qui touche chaque année de nombreux enfants. Une problématique qui est revenue au cœur des débats suite au décès d’un adolescent de 13 ans, harcelé par ses camarades.
En 2021, 22 enfants se sont donnés la mort à cause du harcèlement qu’ils subissaient. (Pixabay)
En ce début d’année 2023, la question du harcèlement scolaire est sur toutes les lèvres, suite au décès d’un jeune adolescent dans les Vosges. Âgé de 13 ans, Lucas était victime de harcèlement de la part d’élèves de son collège, en raison de son homosexualité. Il s’est donné la mort ce samedi 7 janvier 2023. Une date à laquelle la vie de Séverine, la mère de Lucas, “s’est arrêtée” a-t-elle déclaré, bouleversée par la perte de son enfant.
Une situation qui n’est pas anodine, lorsqu’on sait qu’en France un enfant sur dix est victime de harcèlement scolaire. Le ministre de l’Education nationale et de la jeunesse, Pap Ndiaye s’est notamment exprimé en hommage à Lucas et à toutes les victimes de harcèlement : “Aucun enfant ne doit trouver comme issu ultime le suicide” a-t-il déclaré dans un tweet. “Quand un enfant met fin à ses jours, il n’y a pas de mots”, a-t-il ajouté lors d’une intervention émue devant le Sénat, ce mercredi 18 janvier, “Ce drame montre à quel point la lutte contre le harcèlement scolaire, la lutte contre l’homophobie, qui tue, doit demeurer une priorité du gouvernement”.
Mais aujourd'hui, quelles sont les solutions pour lutter contre le harcèlement qui sévit dans les établissements scolaires français ?
1. La prévention et la sensibilisation au cœur de la préoccupation du Ministère :
Pour lutter contre le harcèlement scolaire au sein des écoles, collèges et lycées, le Ministère de l’Education nationale a mis en place de nombreuses mesures de sensibilisation et de prévention autour d’un mouvement appelé “Non au Harcèlement”. Un dispositif qui se décline en plusieurs programmes d’action et de prévention qui permettent aux élèves de se sensibiliser à cette question tout en s’investissant pleinement contre le harcèlement.
Le programme phare est un des éléments majeurs de la campagne de prévention du gouvernement. Ce dispositif permet notamment la formation de certains membres du personnels des établissements scolaires sur la prise en charge et l’accompagnement des élèves victimes de harcèlement. Il met également en place des élèves ambassadeurs, dans les collèges principalement, chargés de faire remonter ces problèmes aux enseignants. Ce programme permet aussi l’organisation de journées de sensibilisation.
Le Ministère a aussi lancé en 2014, un concours “Non au Harcèlement” permettant aux élèves de tout niveau scolaire de réaliser des affiches et des vidéos de prévention. Un moyen ludique et participatif pour sensibiliser les élèves au cœur du projet et leurs camarades par la diffusion de ces productions.
Affiches vainqueurs du concours “Non au Harcèlement” 2022 pour les écoles élémentaires, les collèges et les lycées.
2. Les outils pour les familles et les victimes :
Pour les élèves qui subissent le harcèlement en milieu scolaire, donner l’alerte et pouvoir parler de sa situation est essentiel pour aller mieux et ne plus subir. Un numéro d’urgence, le 30 20 a été mis en place. C’est un numéro gratuit, ouvert du lundi au vendredi de 9h à 20h et de 9h à 18h le samedi.
Grâce à ce numéro, les élèves victimes de harcèlement peuvent se confier et chercher des solutions. De plus, les familles ou les témoins peuvent aussi appeler ce numéro afin d’obtenir des conseils pour accompagner au mieux les victimes, mais aussi les auteurs de ces violences.
3. Le cas du cyberharcèlement :
Avec les nouvelles technologies, le harcèlement continue en ligne et donc en dehors des établissements scolaires. Une situation d’autant plus difficile pour les victimes qui sont rendues encore plus vulnérables avec le numérique. Des dispositifs d’aide spécifiques ont alors été mis en place pour lutter contre cette violence sur internet.
Un numéro d’urgence spécial, le 30 18, dédié au cyberharcèlement, a été ouvert. Il est disponible du lundi au vendredi de 9h00 à 20h00 et le samedi de 9h00 à 18h00. Il est gratuit et anonyme. Il existe aussi l’application 3018, qui permet de stocker des preuves de ce cyberharcèlement, via un coffre-fort numérique et sécurisé et de trouver des documents de prévention afin d’informer les parents.
De nombreuses solutions de prévention et de prise en charge des victimes, mais qui néanmoins sont contestées par certains parents et membres de l’éducation nationale pour leur manque d’efficacité.
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