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Photo du rédacteurArnaud DIDIER

Scandale Orpéa : des nouvelles révélations par Victor Castanet

Dans sa réédition des “Fossoyeurs”, Victor Castanet révèle les pressions et les manipulations subies lors de son enquête sur le groupe Orpea.


Le 26 janvier 2022, « Les Fossoyeurs » avait déclenché le scandale Orpea (Sebastien SALOM-GOMIS/SIPA)


Cela fait maintenant un an que le livre “Les Fossoyeurs” est sorti. Dénonçant les travers au sein des Ehpads du groupe Orpea, cette enquête a été complétée par 10 nouveaux chapitres. Victor Castanet, le journaliste indépendant fait le récit du “jeu de ces acteurs de l’ombre qui peuvent agir pour empêcher que l’information sur un groupe coté en Bourse n’arrive jusqu’au grand public”.


Il raconte les intimidations d’Orpea, les manœuvres du groupe pour tenter de freiner son travail d'investigation. Le journaliste avait déjà raconté la proposition de 15 millions d’euros faite par Orpea pour empêcher la parution du livre. Mais ce n’est pas tout : "Dans les mois qui ont entouré la sortie des Fossoyeurs, les choses se sont accélérées en coulisse", peut-on lire dans la nouvelle édition. "Des acteurs influents ont manœuvré dans l’ombre", écrit le journaliste.


Une communication pour le décrédibiliser


Victor Castanet remet en cause la société Image 7, dirigée par Anne Méaux. Cette société est considérée comme la "papesse de la com’" par l’ancienne conseillère de François Fillon. Cette entreprise défend les intérêts d’Orpea. "Avec ma maison d’édition, nous savions qu’Image 7 allait préparer un plan de communication pour contrarier l’impact de mon enquête". Mais le journaliste est surpris par les informations obtenues par l’agence sur la sortie du livre. Par exemple, en septembre 2021, un grand sondage est commandé par Orpea à l’institut Odexa. La diffusion du sondage est prévue le dimanche 23 janvier, la veille de la sortie des bonnes feuilles du livre dans Le Monde. "Comment ont-ils pu obtenir cette information si jalousement gardée ?", s’interroge Victor Castanet.


Le journaliste révèle également comment l'émission Touche pas à mon Poste ! (C8) aurait tenté d'organiser un sondage (voir ci-dessous) pour le décrédibiliser. Sondage dont Cyril Hanouna, animateur de l'émission, a plus tard reconnu que les résultats avaient pu être "manipulés" voire "hackés".


Des pressions chez la macronie


Victor Castanet accuse la macronie d'avoir voulu étouffer le dossier, pressée d'en finir alors que la campagne présidentielle battait son plein. Emmanuel Macron "a conscience que sur ce sujet, il n'a pas de bilan" car il a "sans cesse repoussé" une loi "grand âge" promise dès 2018, mais finalement abandonnée, a observé le journaliste mercredi sur France Inter.


Des "nettoyages" avant la parution du livre


Les Inspections générales des affaires sociales (Igas) et des finances (IGF) ont commencé leur travail deux semaines après la révélation publique du contenu du livre. Ainsi, la direction du groupe d'Ehpad privés "a eu le temps de faire le grand ménage" avant leur visite, critique le journaliste dans son livre à succès.

Selon Victor Castanet, des émissaires de la direction du groupe ont effectué des "descentes" dans certains Ehpad "pour mettre les choses au carré", ou pour effacer des données "compromettantes" au sein de l'entreprise.


Les changements un an après


Le gouvernement a lancé une grande opération de contrôles dans les maisons de retraite, suite à la parution du livre. Environ 1.400 Ehpad ont été contrôlés depuis un an, selon les chiffres donnés par Jean-Christophe Combe, le ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées. "700 ont fait l'objet d'inspections-contrôles approfondies. Elles ont donné lieu à près de 1.500 recommandations ou injonctions, et 11 saisines du procureur de la République pour des faits qui étaient pénalement répréhensibles", détaille le ministre. L'an dernier, le gouvernement a promis de contrôler les 7.500 Ehpad de France d'ici 2024.

Pour le groupe Orpea, l’équipe à sa tête s’est renouvelée. Laurent Guillot a été nommé directeur général. Le 14 janvier, dans le Journal du Dimanche, il déclare : "La nouvelle équipe dirigeante s’attache à remettre l’entreprise sur des bases saines dans la pratique des affaires et du métier." Il assure également que les repas ne sont plus rationnés : "Les achats alimentaires globaux ont augmenté de 35 %, inflation comprise (…) De plus, nous avons recruté un acheteur de produits locaux, nous proposons plus de bio et de produits de saison."


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