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Photo du rédacteurMathilde GUEMENE

Le rapport du Haut Conseil à l’égalité alarme

Le Haut Conseil à l’Égalité a publié lundi 23 janvier un rapport alarmant sur l’évolution du sexisme en France.

Lors d’une manifestation pour la Journée internationale des droits des femmes, à Paris, le 8 mars 2021. (FRANÇOIS MORI/AP)


“Le sexisme ne recule pas en France. Au contraire…” Lundi 23 janvier, le Haut Conseil à l’Égalité (HCE) a publié son cinquième rapport annuel sur l’état du sexisme en France. Selon Sylvie Pierre-Brossolette, présidente du Haut Conseil à l’Égalité, son étude présente un résultat "gravissime" et "alarmant".


Le rapport montre que le sexisme est plus présent, notamment chez les jeunes de 25 à 34 ans. 33% des femmes françaises affirment avoir eu un rapport sexuel alors qu’elles n’en ressentaient pas l’envie. Une femme sur trois dit avoir vécu des situations non consenties dans les rapports sexuels. Les stéréotypes persistent également, 34 % des hommes déclarent “normal” qu’une femme arrête de travailler pour s’occuper des enfants et de la maison.


Une violence banalisée


“Certaines de ses manifestations les plus violentes s’aggravent”, constate le HCE. Cela peut s’expliquer par une forte exposition des jeunes aux réseaux sociaux. Ainsi qu’à la pornographie en ligne qui banalise le sexisme et la violence. Le HCE met en garde contre une « situation qui s’aggrave avec l’apparition de phénomènes nouveaux : violence en ligne, virulence accrue sur les réseaux sociaux, barbarie dans de très nombreuses productions de l’industrie pornographique, affirmation d’une sphère masculiniste et antiféministe ». Un homme sur quatre avoue avoir déjà été violent.


Le HCE propose dix recommandations "pour un plan d'urgence de lutte contre le sexisme” :


1. Augmenter les moyens financiers et humains de la justice pour former plus et en plus grand nombre les magistrat·es au sein des juridictions chargées de traiter les violences intrafamiliales.


2. Instaurer une obligation de résultats pour l’application de la loi sur l’éducation à la sexualité et à la vie affective dans un délai de trois ans, et prévoir une sanction financière en cas de non-respect de cette obligation dans ce délai.


3. Réguler les contenus numériques pour lutter contre les stéréotypes, représentations dégradantes, et traitements inégaux ou violents des femmes, en particulier les contenus pornographiques en ligne.


4. Rendre obligatoires les formations contre le sexisme par les employeurs.


5. Généraliser l'égaconditionnalité (qui conditionne l’argent public à une contrepartie en terme d’égalité) et la budgétisation sensible au genre.


6.Créer une Haute Autorité indépendante pour lutter contre les violences sexistes en politique.


7. Conditionner les aides publiques à la presse écrite à des engagements en matière d’égalité.


8. Rendre obligatoire un système d’évaluation et une publication annuelle sur la part de représentation des femmes dans les manuels scolaires, informant voire conditionnant leur mise sur le marché, sur le modèle belge.


9. Interdire la publicité pour les jouets genrés sur le modèle espagnol.


10. Institutionnaliser la journée nationale de lutte contre le sexisme le 25 janvier.



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