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Photo du rédacteurVincent LE BRIS

Quid du “Sport power” russe et ses athlètes depuis le début de la guerre en Ukraine ?

Dans le contexte de guerre qui continue de toucher son pays, Volodimir Zelensky a exhorté, ce mercredi 25 janvier 2023, son homologue français Emmanuel Macron à proscrire toute participation des athlètes russes aux JO 2024 à Paris. Un coup de massue de plus au Soft Power russe, dont le sport a toujours été un pilier fondamental et qui, depuis le début de l’invasion Ukrainienne, est fortement atténué.


L’attribution de la Coupe du Monde au Qatar fut le point d’orgue du soft Power russe par le sport. Source : Le Figaro


Vladimir Poutine est loin d’être l’instigateur du Soft Power par le sport en Russie. Il faut remonter au temps de l’URSS pour trouver les prémices de cette politisation du sport. En revanche, il est sans aucun doute celui qui l’a fait passer dans une autre dimension en mettant au cœur de son projet, l’organisation d'évènements sportifs à l’échelle internationale avec pour arme principale, ses athlètes. Parmi ses succès et pas des moindres, l’organisation des JO d'hiver à Sotchi en 2014 ou encore la réception de la Coupe du Monde de football en 2018.


La Russie mise au ban du sport international


Mais loin de n’être qu’une succession de victoires, la politisation du sport en Russie est aussi entachée par de nombreux scandales. À titre d’exemple, en 2014, Vitaly Stepanov, ex-employé de l’agence antidopage russe, “la Rusada”, dévoile dans un documentaire les dessous d’une société sportive russe gangrénée par le dopage. Une sorte de triche chapotée et initiée par le Kremlin sur les ordres de son président, Vladimir Poutine.


En décembre 2020, le Tribunal Arbitral du Sport avait limité à deux ans la suspension de la Russie de toutes compétitions sportives internationales pour dopage, permettant ainsi à ses athlètes de ne louper que deux éditions des JO et pouvoir en conséquence être présent en 2024 à Paris.


Mais c’était sans compter sur l’ambition sans limite de Vladimir Poutine qui envahissait l’Ukraine le 28 février 2022. Seulement quatre jours plus tard, le Comité International Olympique préconisait le bannissement des athlètes russes de toutes compétitions sportives. Loin d’être une obligation, cette préconisation fut pour autant prise en compte par un bon nombre de fédérations sportives.


Les fédérations internationales suspendent en soutien à l’Ukraine


Parmi les plus réactives, la Fifa et son homologue européenne l’UEFA qui, par un commun accord, dès le 28 février, avaient fait le choix d’exclure la Russie du Mondial au Qatar qui se déroulait du 21 novembre au 18 décembre 2022. World Athletics, la fédération internationale d’athlétisme avait quant à elle décidé, début mars, d’exclure tout athlète russe “dans un avenir prévisible et avec effet immédiat”. Mais les sportifs, bien qu’au cœur des sanctions, ne sont pas les seuls impactés. En judo, c’est Vladimir Poutine lui-même qui s’était vu retirer son statut de président honoraire de la fédération russe sur décision de la fédération internationale.


Toutefois, les décisions des fédérations sont loin d’être unanimes. C’est particulièrement le cas en tennis où l’ATP avait statué en faveur des athlètes russes leur laissant la possibilité de participer aux circuits masculins et féminins avec pour seule contrainte de concourir sous bannière neutre. Une décision qui aurait dû permettre au numéro 1 mondial du moment, Daniil Medvedev, de participer à Wimbledon. Mais cette prise de position n’étant pas du goût des organisateurs du tournoi londonien. Ces derniers avaient alors interdit le tennisman russe ainsi que ses compatriotes d’y participer.



Les athlètes russes se mobilisent


Il ne fait pas de doutes que s’opposer au régime de Vladimir Poutine demande du courage. Mais depuis le début de la guerre, les athlètes russes n’en manquent pas à l’image de Daniil Medvedev qui fut l’un des premiers à monter au créneaux pour dénoncer cette guerre. “En tant que joueur de tennis, je veux promouvoir la paix dans le monde entier. Nous jouons dans tellement de pays différents, j’ai été dans tellement de pays en tant que junior et en tant que pro. Ce n’est tout simplement pas facile d’entendre toutes ces nouvelles… Je suis pour la paix”, s'était alors positionné le leader du tennis mondial.



Son compatriote, Andrey Rublev, y était aussi allé de son message lors du tournoi de Dubaï. En toute sobriété mais de façon suffisamment explicite, il avait écrit sur une caméra “No war please”. Le footballeur international russe, Fedor Smolov, s’était lui fait l’échos de ce message par un post Instagram accompagné d’une légende tout aussi claire “Pas de guerre”. Même chose outre Atlantique, avec le hockeyeur Aleksandr Ovetchkine, capitaine des Capitals de Washington en NHL, qui avait affirmé que “peu importe qui est en guerre, que ce soit la Russie, l’Ukraine ou d’autres pays, je pense que nous devons vivre en paix”.


Le conflit ukrainien a aussi poussé des sportifs russes à aller encore plus loin dans leur opposition à Moscou. Pavel Sivakov, l’un des cyclistes russes les plus prometteurs de sa génération, avait pris la décision de changer de nationalité pour courir désormais sous licence française. Une décision facilitée par l’Union Cycliste Internationale qui avait permis de rendre ces changements de nationalité, aux Russes et Biélorusses, effectifs dans l’immédiat au lieu d’un an auparavant.


Quid des athlètes russes à l’avenir ?


A l'issue d’un entretien téléphonique avec le président français, ce mardi 24 janvier, Volodimir Zielinski a affirmé sur Telegram avoir “particulièrement insisté sur le fait que les athlètes russes ne doivent pas avoir leur place aux JO de Paris.” Une déclaration qui va de pair avec celle de Thomas Bach, actuel président du CIO, pour qui “ces sanctions contre les États et les gouvernements russes et biélorusses doivent rester et resteront fermement en place en 2023.” La tendance ne semble pas être à un retour massif des athlètes russes dans les compétitions internationales.


Après le scandal des athlètes “chargées au meldonium”, la principale arme du Soft Power russe semble s’enrayer depuis les prémices de la guerre en Ukraine, avec pour première victime, les sportifs eux-même.


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